vendredi 7 février 2014

Détroit: Horizons


J’ai écouté « Horizons »,le premier opus de Détroit. Détroit, pour celles et ceux qui ne connaissent pas est le nouveau groupe de Bertrand Cantat accompagné de Pascal Humbert..

Depuis la fin de Noir Désir, Bertrand Cantat avait enregistré des titres avec Shaka Ponk et Amadou et Mariam, il avait aussi participé à la pièce musicale "La trilogie des Femmes" de Wajdi Mouawad avec justement Pascal Humbert.

Humbert quant à lui, depuis la séparation de Sixteen Horsepower en 2005, a joué avec les groupes Lilium ou Santa Cruz mais aussi avec Wovenhand, groupe formé par David Eugene Edwards, ancien chanteur de Sixteen Horsepower.
 
Bertrand Cantat. Le Poète de ma génération. Celui dont les poèmes musicaux accompagnaient mes insomnies de la fin des années quatre vingt jusqu’à… Jusqu’à l’horreur commises à Vilnius.


La dette payée à la société, n’efface pas le crime.. Marie Trintignant aura toujours quarante ans dans ma mémoire. Mais la poésie et la musique restent .et vivent. C’est indispensable.

Et Bertrand Cantat sait exprimer ses ressentis mieux que quiconque. Dès le premier morceau, Ma Muse, le décor est planté. Le poète est toujours là.. Même s’il est maudit, il exprime à nouveau ses tourments, ses souffrances, ses colères… Et ses espoirs.

L’intensité poétique s’accroit de chanson en chanson mots et musiques s’enchevêtrent comme dans une étreinte. Purs reflets des passions de leur architecte qui les modèle à son image. Sa voix, s’adapte à l’ambiance musicale intimiste et feutrée. Mais une noirceur inquiétante est toujours présente.

Quand arrive « Ange de désolation », je me prend une grande claque. A chaque ver des frissons m’envahissent et le visage de Marie Trintignan vrille mon esprit. Le texte est d’une puissance évocatrice saisissante.

« Ange de désolation » écrase tout de par sa puissance évocatrice.

Il m’a fallut attendre quelques jours avant de reprendre l’écoute de l’album. Il est probable que l'ordre de présentation des chansons ne correspond pas à ma sensibilité. 


« Droit dans le soleil » c'est la complémentarité entre les textes ciselés de Bertrand Cantat et
Wajdi Mouawad (co-auteur) avec la musique de Pascal Humbert qui souligne la puissance du texte. Elle a peut être une force d'âme supplémentaire du fait de la spontanéité due à l'enregistrement en une seule prise.

La conclusion par « Avec le temps » de Léo Ferré, l’un des grands inspirateurs de Bertrand Cantat, montre une interprétation à l’image du chanteur. Une sensibilité exacerbée et empreinte de douleur. Chose curieuse, il m'a semblé, à l'écoute de la chanson que Bertrand Cantat exprimait un point de vu opposé au sens premier de la chanson.


Ce n’est pas la première fois qu’il interprète Ferré. On peut se souvenir de « Des armes » dans l’album « des visages et des figures » (2001)

Une tournée sera organisée à partir de juin 2014. Je suis curieux de voir comment le groupe va adapter à la scène un album très intimiste.

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