vendredi 23 mai 2014

Marseille : un Bertrand Cantat magnétique au Moulin (La Provence)

Le concert tout en tension et émotion de Détroit hier soir au Moulin


Photo Nicolas VALLAURI
  
Il démarre son concert sur Ma muse, tandis que derrière lui, sur un écran, apparaît en noir et blanc le visage flou d'une jeune femme brune. Il enchaîne avec Horizon dont les cloisons entre lesquelles il essaie de regarder, sont les barreaux de sa prison. L'atmosphère est étrange, lourde, chargée, comme un orage qui gronde au loin et qui va bientôt éclater. Une partie du public applaudit. L'autre est transie. Bertrand Cantat sourit, fait un geste de la main. Il occupe déjà tout l'espace.
Puis, il revisite Des visages et des figures de Noir Désir, poursuit avec A ton étoile. Et la sobriété du début laisse peu à peu place à la bête de scène. Au fil des chansons, l'homme se libère, et le public avec lui. Il se met à rugir, à tournoyer, à s'agiter et à s'amuser de plus en plus. Il tacle l'OM, dédie son concert à Steve Mandanda et chante une chanson du cru. "Le Moulin, ça me semble une éternité. Quel bonheur !" s'exclame-t-il.

Detroit de retour au Dock des Suds le 21 novembre

L'homme est charismatique. La voix râpée, puissante, limpide, qui chante, parle et hurle, a encore plus de caractère qu'il y a 20 ans. Son rock félin, terrassé, instinctif, prend aux tripes. Alors, la tension s'évanouit et l'artiste explose en pleine figure. Mais voilà que vient l'électrique Le creux de ta main ("Je t'aime... mais je ne te tiens pas dans le creux de ma main") puis le terrible Ange de désolation (Dors mon ange de désolation, dors, rien ne pourra jamais nous enlever nos frissons).

Seulement accompagné de son complice Pascal Humbert, il livre le tourmenté Droit dans le soleil. Avant de retrouver de l'énergie sur le brûlant Sa majesté. La fin du concert est un concentré de Noir désir, Fin de siècle, Tostaky. La foule, toute retournée, exulte... tandis qu'un ange dort. Détroit sera à nouveau en concert le 21 novembre au Dock des Suds.


Annabelle Kempff La Provence du 22 mai 2014

Photo Nicolas VALLAURI


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