mardi 5 mai 2015

Ana Popovic en concert à Saint Raphael







Vendredi soir Ana Popovic se produit à Saint Raphaël. Il faut que je sois motivé pour aller jusque là bas. En effet l'artiste vaut le détour. Au sens propre et au sens figuré. La tournée avait été annoncée dans un précédent article

Née en 1976 à Belgrade, Serbie, et fille d'un mélomane averti, elle s'initie très tôt au blues et à la guitare.

A près des études de guitare jazz en Hollande à la fin des années 90, sa carrière démarre vraiment avec le succès de l'album « Comfort to the soul » en 2003. A aujourd'hui, elle a semé neuf albums et un dixième est en préparation.



Nombreux sont ceux qui la surnomment le « Jimi Hendrix en jupon » tant ses qualités de musicienne sont estimées dans le milieu du show biz. Milieu qui n'est pas avare de comparaison avec les grands (es) anciens (nes) . Il ne s'écoule pas une année sans qu'une « nouvelle Janis Joplin » ou un nouveau « Jimi Hendix » n'envahisse le paysage musical. Comme quoi les piliers du rock'n'roll hantent toujours les as du marketing.



Revenons à cette soirée qui s'annonce sous de bons hospice. Un groupe français, "Mercy", met le niveau.


























« Mercy »  est un power trio formé en 1995. Venu d'Ardèche, Il hante, depuis, les festival de blues et le goût des musiciens pour la scène s'en ressent dans leur façon de jouer et de communiquer avec le public. Le guitariste, Jean Paul Avellaneda amène ses musiciens avec brio. il n'est pas innocent qu'ils aient eu l’opportunité d’ouvrir pour BB King, Robben Ford, ZZ Top ou Jimmy Johnson.

Imprégné de musique issue du sud profond des Etats Unis, leurs morceaux ont une âme dure et vibrante comme le sont la Louisiane ou le Mississipi. Ils sont ciselés avec soin et gardent, en même temps, un aspect brut de décoffrage., La guitare qui fleure bon les Bayous, et nous entraîne dans l'univers des champs de coton, des marécages, des petits blancs qui mêlent le blues et la country dans leur musique.

Le public ne s'y trompe pas et le ressenti est fort. L'ambiance est chaude et dansante.



Une pose, transferts des instruments et le concert d'Ana peut commencer.  Le groupe introduit le spectacle sans l'artiste vedette en posant un tempo enlevé. çà promet!









Ana Popovic fait son entrée et la fête peut prendre toute sa dimension. Mais les premiers morceaux sont un peu laborieux. On ne sent pas l'artiste très à l'aise. Elle interrompt une première fois en demandant au sonorisateur de régler, à priori ses retours car elle ne s'entend pas chanter. Elle reprend une chanson et s’arrête à nouveau. Elle demande à l'ingénieur du son de monter sur scène pour qu'il prenne conscience de la mauvaise qualité du son. Sur ce, elle quitte la salle. Un froid tombe sur le public.













Les réglages terminés, Ana Popovic revient sur scène et le concert débute vraiment. L'artiste est dans sa musique, échange avec ses musiciens et le public. L'ambiance est là. Elle nous délivre ses mélodies de blues rock ou teintées de funck selon et balance de longs soli tout en finesse ou bruts de décoffrage, quand cela convient, en pleine face. Et nous dansons avec un grand plaisir.










C'est un festival de virtuosité musicale qui nous est présenté. Sensibilité et douceur alternent avec des rythmes débridés. Certains explosent de furie rock d'autres transpirent la joie et donnent envie de danser tant le groove est présent. Et les fantômes des dieux du passé sont toujours présent dans sa musique. Comment ne pas citer l'influence de Stevie Ray Vaughan (Navajo Moon).





La force de ce groupe, c'est qu'il n'est pas seulement lié au talent et à la virtuosité d'Ana Popovic. Chaque musicien tient sa place et l'artiste sait le mettre en avant pour qu'il puisse s'exprimer sur la scène. De grands moments de bonheur qui rappellent les pratiques en vigueur dans les groupes de Jazz. Là où elle rappelle encore les groupe de jazz, c'est que nous n'assistons pas à un concert à l'organisation millimétrée et bridée. Au contraire une large place est laissée à l'improvisation. Cette musique nous permet de nous évader en suivant des gammes inattendues et surprenantes.






























Et c'est bien çà que j'attends d'un (e) artiste. Qu'il (elle) prenne des risques, tente des improvisations improbables qu'il (elle) ouvre sa musique comme son esprit au public. Je suis fatigué des concerts cadrés où l'on connait d'avance  la note qui va être jouée comme l'on devine les scènes à venir dans les mauvaises séries télévisées.











Ana Popovic et ses musiciens, comme le groupe "Mercy" en première partie l'ont bien compris. Les deux groupes s'en donnent à cœur joie pour le plus grand bonheur du public..

Elle reprend les chansons issues de presque vingt ans de carrière mais comment résumer en l'espace d'un « set » une aussi riche créativité ? Heureusement certaines chansons phares résument bien sa vision de la musique et du sens qu'elle lui donne. De plus, elle profite d'une partie du concert pour présenter l'album qu'elle a réalisé avec son père et qui devrait bientôt envahir les bacs des disquaires.





Pour finir cette soirée, qui restera mémorable, Ana Popovic invite  Jean Paul Avellaneda, le guitariste de Mercy, à partager la scène avec elle pour un dernier morceau. Et ce fut l'explosion. Deux styles de jeu musical se sont affrontés et complétés selon les moment. Intense !!!!

Un grand merci aux artistes qui ont su nous plonger dan leur univers musical  l'espace de quelques heures. Nous en redemandons !




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