vendredi 16 octobre 2015

Montfavet : John Mayall a toujours le bon blues... et le partage (La Provence)



Attendu vendredi à Montfavet, le bluesman est un pan d'histoire musicale


Hiver 1968, plus de six mois, déjà, que le Summer of Love - le fameux Eté de l'Amour - est plié. Après Londres, la Californie est devenue le point nodal de la contre-culture. Of Course ! La capitale britannique ne lâche pas facilement l'affaire : les Beatles s'apprêtent à sortir leur double Album Blanc ; les Stones à enregistrer le sublimissime Beggars Banquet . Et un tout jeune groupe, Pink Floyd, a estomaqué jusqu'à Paul Mc Cartney avec The Pipers at the Gates Of Down, un premier opus bourré de comptines vénéneuses et de mélodies à décolage vertical... Pourtant, c'est bien en direction de San Francisco que, désormais, tous les regards convergent.

La première moitié des sixties, les Etats-Unis avaient subi, sidérés, la British Invasion et ses contingents de petits génies (Beatles et Rolling Stones en tête, mais également Animals, Pretty Things, The Who ou les Kinks) qui ont fait craquer tous les coeurs des lolitas américaines.

Mais le continent qui a inventé - excusez du peu - le blues, le jazz, puis le rock'n'roll, a enfin trouvé de quoi répondre à la déferlante britannique. Les nouvelles coqueluches du moment s'appellent Byrds, Buffalo Springfield, Janis Joplin avec son Big Brother, Jefferson Airplane, The Doors... Désormais, c'est bien de l'autre côté de l'Atlantique, et sur la Côte Ouest, que tout semble redémarrer.

Du blues à Laurel Canyon


Hiver 68 donc, John Mayall, qui, sous la bannière des Bluesbreakers, fut l'une des têtes de pont de la British Invasion, débarque à San Francisco, avec sa Gibson Les Paul et un petit génie de la guitare, Mick Taylor, qui, un an plus tard, remplacera Brian Jones au sein des Stones.

Mais celui qui a fait découvrir le blues aux ados anglais, n'arrive pas en envahisseur. Mi-hippie, mi-bluesman, chaque fois que le gosse de Manchester foule la terre américaine, il est comme en pélerinage. Cette fois, après Frisco, c'est à Los Angeles que le britannique pose ses valises pour quelques semaines, et plus précisément à Laurel Canyon, où ont élu domicile tous les nouveaux venus de la nouvelle scène rock locale : David Crosby, Robbie Krieger des Doors, Mama Cass des Mamas & Papas et, surtout, Canned Heat, groupe, qui, comme l'Anglais, a décidé de plonger le blues dans un bain de psychédélisme. De ce voyage, il ramenera à Londres BluesFrom Laurel Canyon, ôde enamourée à Los Angeles, et surtout l'un des plus beaux et des plus incroyables albums publiés en cette fin de décennie soixante qui a pourtant vu passer plus d'un chef d'oeuvre vinylique.

Du blues "trois étoiles"

Presque un demi-siècle après cet épisode fondateur du blues psychédélique, John Mayall, 82 ans au compteur et 70 derrière ses guitares, publie Find a Way to Care, son 54e album. Rock & Folk, magazine historique du rock en France, gratifie de trois étoiles le dernier opus du jeune octogénaire, en faisant ainsi un CD hautement recommandable. Et puis, ça n'étonnera personne, la maison de disques Forty Below Records, qui publie Find a Way to Care, n'y va pas de main morte, elle qui communique sur cet album en le qualifiant de l'une des "... plus belles réussites de John Mayall" n'hésitant pas à mettre le disque au niveau de... Blues From Laurel Canyon. Tiens, tiens...

Bon, la comparaison "maison" est peut-être un peu forcée. Mais il faut le reconnaître : ce disque ressemble à celui d'un homme qui n'a pas pris une ride. On savait que le blues conserve. Mais à ce point ?

Vendredi 16 à 20h30 la Salle polyvalente de Montfavet; 25/30 € ; avec Sean Taylor

Jacques Boudon, La Provence du 14 octobre 2015

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