mardi 18 août 2015

Famille Chedid, l’atout cœur pour un carré d’as (L'Humanité)





Quatre musiciens de la même famille ensemble sur scène, voilà qui est pour le moins inhabituel. Rajoutez à cela le talent propre à la lignée Chedid et vous obtenez une affiche plus qu’alléchante.



Pour ce qui est des collaborations musicales, la famille Chedid n’en est pas à son coup d’essai. Déjà en 1978, le petit Matthieu fait partie des chœurs aux côtés de son père qui chante T’as beau être pas beau. Un peu moins de trente ans plus tard, devenu M, il est le personnage principal de son conte musical, le Soldat rose. La poétesse Andrée Chedid, ancienne doyenne du clan, a elle aussi contribué au succès de M en lui écrivant plusieurs textes, dont le tube Je dis Aime. Il y a aussi la grande sœur, Émilie, qui a réalisé la plupart de ses clips. Sans oublier les cadets, Anna et Joseph, qui ont d’abord accompagné leur frère en tournée avant de voler de leurs propres ailes sous le nom de Nach, pour Anna, et Selim, nom de scène de Joseph Chedid. C’est donc au fil de décennies d’enrichissements artistiques mutuels que la famille Chedid s’est érigée en monument de la chanson française. « On n’échange pas seulement en tant que parent et enfants, on échange aussi artistiquement, depuis toujours », résume Louis Chedid, interrogé en décembre dernier sur une radio périphérique. L’organisation d’une tournée réunissant le père et ses trois enfants musiciens semble dès lors tout ce qu’il y a de plus naturel. L’annonce faite en décembre 2014 n’a pourtant pas manqué de créer l’événement.


« Cette espèce de magie qui se crée à chaque fois »

C’est un an auparavant que l’idée de réunir Louis Chedid, M, Selim et Nach pour ne former qu’un groupe, Famille Chedid, semble inévitable. Alors que Matthieu Chedid est sur la scène de Bercy, ils clôturent le concert avec une réinterprétation d’une chanson de Louis Chedid, On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime. L’émotion que suscite cette performance, aussi bien pour eux que pour le public, les incite à faire durer le plaisir. Trente dates de concert que Matthieu Chedid justifiait sur France 5, en juin dernier, par « cette espèce de magie qui se crée à chaque fois, cette fusion qui fait qu’on se dit : “C’est dommage de le garder que pour nous.”».

Sur scène depuis le mois de mai, les quatre musiciens interprètent les chansons des uns et des autres, ce qui donne des interprétations inédites. Il y a notamment des duos, comme la reprise de la Bonne Étoile par son interprète original, M, accompagné de sa jeune sœur Anna. Il y a aussi plusieurs performances vocales collectives: l’interprétation a cappella du Mojo de M, ou bien l’émouvante reprise d’Anne, ma sœur Anne, que Louis Chedid chantait jusque-là en solo. Certes, la programmation fait la part belle aux chansons de Louis Chedid et de M. Les deux autres interprètes n’en sont pas pour autant moins sublimés, à en croire Joseph : « Ce qui est beau, c’est que d’un coup on est mis chacun au même niveau, et ça, c’est fort. Ça montre beaucoup d’intelligence de leur part, eux qui ont beaucoup d’expérience. » En attendant la sortie de leur album, prévue pour la rentrée, rendez-vous à la Fête pour quatre fois plus de plaisir.

Charlotte Collard, L'Humanité du 11 Août, 2015

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