samedi 12 décembre 2015

Francis Cabrel, le retour "in extremis" (La Provence)



Le chanteur a sorti au printemps son 13e album après 7 ans de silence. Depuis octobre, il est sur scène avec ses nouvelles chansons. A Marseille ce sera les 12 et 14 décembre

Son public est habitué à le voir apparaitre puis se retirer pendant plusieurs années. Ce qui lui vaut une réputation d'artisan contemplatif qui prend son temps pour peaufiner ses albums. Mais sept ans, c'était plus long que d'habitude. "Si on veut vivre des choses suffisamment fortes pour en faire des chansons, c'est le temps qu'il faut. Ma théorie c'est qu'une chanson doit être habitée, pensée, sous-pesée, évaluée. C'est tout un travail qui prend du temps", nous confiait-il au printemps dernier.

Pendant cette longue période, le chanteur de 62 ans aux 18 millions d'albums vendus en presque 40 ans de carrière, a pourtant été plus prolifique que d'habitude. Disque de reprises de chansons de Bob Dylan en 2012, comédie musicale Le soldat rose 2 en 2013, collaborations avec Grand Corps Malade, Garou ou encore le Dignois Bastien Lanza, sans oublier ses Rencontres d'Astaffort dédiées aux jeunes talents, Francis Cabrel a planché sur son treizième disque entre deux projets, avec ce souci du détail presque "pathologique" aussi bien dans l'écriture que la composition.

"C'est quand on n'a plus de force, que tout ce qu'on pense vouloir dire a été dit, alors on met un point final. C'est déjà une obsession, ça devient maladif, comme une espèce de folie rampante", expliquait-il. Serait-il un éternel insatisfait ? "A chaque album, on rejoue tout. Parce qu'on ne veut pas décevoir. Je me suis arraché les cheveux sur chaque morceau. Je n'en ai pas dormi. Je sais que je ne peux faire ni plus ni mieux. J'ai atteint mon plafond en terme de réflexion. Mais il y a toujours un mieux, quelques étages au-dessus".

300 000 exemplaires déjà écoulés


In Extremis, fait presque artisanalement dans le logis du chanteur aux premières heures du matin, est ainsi un opus très folk, à la fois engagé et intimiste, où cavalent les guitares et où résonne cette voix (et son accent !) si familière, souvent imitée, jamais égalée. Religion, politique, temps qui passe, déclaration d'amour à ses filles... L'artiste reste fidèle à lui-même bien que son regard sur le monde se soit assombri. "Ironie, cynisme, satire. Le monde dans lequel on vit est comme ça, alors quoi faire ? En rire peut-être. Ou faire des chansons. Ça ne me déprime pas. Ça me déçoit", précisait-il.

La sortie de cet album déjà écoulé à 300 000 exemplaires, a été suivie par la réédition, en septembre, de ses onze premiers albums (Sony Music) remasterisés à partir des bandes originales analogiques, sortis entre 1977 et 2008. Et également d'une biographie non officielle d'Alain Wodrascka qui égratigne l'image du chanteur, sans doute, le plus secret du show-business. "Je n'y peux rien. Cela fait partie de la traînée des profiteurs. Mais mon idée c'est de laisser dire et de ne surtout pas faire le jeu de ce genre de personnes", rétorquait-il, avant finalement de se raviser et de porter plainte contre l'auteur. Ce dernier fait en effet allusion, dans son livre, à l'infidélité du chanteur envers son épouse Mariette, la "Petite Marie" de 1977, à qui il dédie en 2015, la chanson A chaque amour que nous ferons.

Sur la scène du Dôme à Marseille les 12 et 14 décembre, Cabrel écrira en tout cas un nouveau chapitre de son histoire d'amour avec le public. Celui qui n'avait plus tourné depuis 2008 et son précédent disque Des roses et des orties, prolongera sa tournée cet été, avec deux dates dans le sud-est : le 8 juillet à Vaison-la-Romaine et le 22 juillet dans les arènes de Nîmes.

Les 12 et 14 décembre 20h, Le Dôme, Marseille. 39 à 58€

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire