mercredi 5 octobre 2016

Les Blues Sisters au Portail Coucou



Chaque année, le label Ruf Records organise une tournée européenne pour promouvoir les jeunes artistes de « son écurie ». Ce label d’origine allemande gère les carrières de nombreux artistes de blues ou de rock’n’roll dont certains sont connus du grand public comme  le regretté Luther Allison ou Canned Heat (On the road again) ou encore la talentueuse Ana Popovic. D’autres le sont moins en dehors des cercles d’initiés comme Joanne Shaw Taylor, Samantha Fish ou Dana Fuchs.

Cette année, pour la douzième édition, ce sont trois chanteuses qui se « collent » à la douzième Blues Caravan. : Ina Forsman (Finlande), Layla Zoe (Canada) et Tasha Taylor (USA)



Ina Forsman a vingt ans et a publié deux album. Son premier en tant que chanteuse du groupe Helge Tallqvist Band - Ina Forsman With Helge Tallqvist Band en 2013 et un album en son nom propre en 2016 (Ina Forsman) chez Ruf Records. Album où elle reprend le tube intemporel de Nina Simone. « I Want a Little Sugar in My Bowl ».  Malgré son « jeune age » elle a tout d’une grande. Ses textes sont ciselés et sa voix puissante et bien placée. Envoûtante.

Tasha Taylor est texane. Fille du grand musicien Johnnie Taylor, est une artiste polyvalente. Elle est apparue en tant qu’actrice dans des films indépendants et des séries télévisées. Elle a joué les choristes pour des artistes de haut niveau comme sur l’album de Tommy Castro  The Devil You Know ou sur scène lors de tournées du spectacle de Dan accroyd et John Belushi Les blues Brothers. Tasha Taylo a publié trois albums. Le premier date de 2008 (Revival) et le plus récent, Honney for the biscuit a été publié en 2016.

Layla Zoé est celle qui a le plus d’expérience. La Canadienne a une discographie étoffée traitée sur ce blog à plusieurs reprises.( Lire : Layla Zoe: Darling of the blues ) Sa voix, ses qualités d’interprète et d’autrice en font une belle artiste. En fait, c’est en suivant ses tournées que j’ai appris l’organisation de ce concert au Portail Coucou.

 




Le Portail Coucou est une salle de concert d’une capacité de quatre cent places.  Les gérants commencent à avoir une expérience certaine car le lieu entame sa trentième saison. Avant le spectacle un bar permet de patienter dans une atmosphère conviviale. D’ailleurs les artistes boivent un verre à proximité du public en attendant que tout soit prêt. Vraiment agréable ce lieu.









Le concert démarre avec un léger retard vite pardonné par la qualité des voix uccessivement sur la musique  de « Chains of fool » un classique d’Aretha Franklin. La chanson date de 1968, mais elle reste dans toutes les têtes et l’écouter revivre par la voix de ces trois jeunes artistes qui se sont réparti les couplets pour mieux entonner ensemble le refrain est un pur bonheur.
des chanteuses qui entrent en scène.



Déception ! à la fin de la chanson Ina Forsman reste seule en scène à poursuivre le spectacle. Moi qui espérais que les trois assureraient ensemble le concert, je suis déçu.

Mais rapidement, le sourire revient au lèvres du public. Mademoiselle Forsman a une voix chaude et puissante. Elle envoute rapidement le public en alternant des « covers » célèbres et des compositions personnelles. D’ailleurs son interprétation de  « I’d rather go blind » n’a pas à rougir de celle de ses grandes devancières. Beth Hart, dont chacun sait à quel point j’apprécie le talent n’a qu’à bien se tenir. La fougue,  l’enthousiasme et la sincérité de la jeunesse compensent amplement les quelques manques de finesse qui se font sentir ici ou là.





Et puis le groupe assure « grave ». Ce sont des musiciens chevronnés qui accompagnent la poupée finlandaise. Le guitariste accumule des solos bien conçus et mélodiques. Le bassiste cadre le tout en s’amusant avec quelques gammes tout en sachant rester discret.  Le batteur assure un rythme parfait.
































































 


Ina Forsman - i'd rather go blind











Tasha Taylor entre en scène, saisit sa guitare et attaque son premier morceau. Mal grès quelques réglages à rattraper, on sent immédiatement qu’elle a un peu plus d’expérience. Elle communique mieux avec le public. Sa façon de chanter, ses rythmes sont à la croisée de la soul et du R’n’B. Par moment le ressenti des spectateurs est bizarre mais le public joue le jeu volontiers tant les qualités vocales de Tasha Taylor sont grandes et son plaisir de partager sa musique avec nous est intense.















































Tasha Taylor - Who's Making Love




Quand vient le tour de Layla zoé, l’expérience parle. Son engagement dans l’interprétation, la façon dont elle vit ses chansons nous entraine avec elle. Elle joue avec le public, les musiciens. On a tendance à se laisser porter et c’est bien agréable. Elle, non plus, n’est pas là pour un simple show mais pour partager sa musique avec le public. Malheureusement comme elle nous l’a dit franchement elle ne peut s’étendre sur l’ensemble de son répertoire et se cantonne à la présentation de son dernier album. Le seul édité par Ruf Records. C’est dommage.  Le public qui la connaissait au préalable reste, un peu, sur sa faim. Mais Layla Zoe sait nous faire oublier la démarche de son producteur pour nous entraîner dans son univers et la partie de son show aura comme un goût de trop peu.



























Layla Zoe - Don't Wannah Hurt Nobody 







Les trois chanteuses se retrouvent enfin sur scène et la magie du trio opère à nouveau. Elle sont complémentaires et c’est magique et bien trop court.

Le rappel ne calmera pas l’esprit du public dont une partie danse avec grand plaisir. Mais nous nous retrouverons au bar pour refaire le concert,  peser les notes discuter des qualités vocales de chacune…. En espérant les revoir bientôt.



1 commentaire :

  1. Une affiche alléchante. Probablement le meilleur millésime du Blues Caravan de la maison Ruf.

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